Les corridors écologiques sont réputés faciliter le rétablissement de la biodiversité à l'échelle régionale. Ici nous examinons l'importance relative des végétaux introduits dans les assemblages spécifiques occupant, d'une part, des corridors subnaturels (fleuves Adour et Garonne) et d'autre part, des corridors d'origine anthropique (routes et lignes H.T.) qui les intersectent. Notre analyse repose sur environ 6000 quadrats (pour un total de 2147 espèces) distribués selon des gradients longitudinaux (amont-aval) et transversaux (de l'intérieur vers l'extérieur des corridors), au niveau des intersections avec le fleuve et loin de ces intersections (références). Notre hypothèse principale est que les régimes de perturbation favorisent davantage l'importance des néophytes que l'interfaçage avec le paysage voisin. Les espèces introduites au total et les espèces envahissantes représentent respectivement 17% et 2% des 1486 espèces identifiées sur l'échantillonnage routes/fleuve. En termes d'abondance, ces espèces représentent respectivement 14,5 et 10,5% le long des fleuves, et 6,6 et 3,7% le long des routes. Sur les 738 espèces identifiées sur l'échantillonnage fleuves/lignes H.T., il y a 18,7% d'espèces introduites et 3,4% d'espèces envahissantes. Les espèces introduites représentent 20,3% et les espèces envahissantes 4,5% des espèces observées sur le fleuve, contre respectivement 15,7% et 2,8% le long des lignes HT. Du point de vue de l'abondance, ces pourcentages deviennent17,8% et 13,3%, d'une part, et 25% et 4% de l'autre. Au final, les corridors d'origine anthropique sont moins colonisés et envahis par les espèces introduites que les fleuves, dont les communautés sont pourtant plus diversifiées. Le lien entre ces patrons et le régime de perturbation est examiné, en particulier au niveau des intersections fleuve/corridor anthropique.