Les traits biologiques sont couramment utilisés pour comprendre les assemblages des communautés végétales le long de gradients ville-campagne. L'objectif de cette présentation est d'évaluer si ces relations peuvent se baser sur une sélection des espèces les plus fréquentes régionalement ou au contraire sur les espèces localement les plus abondantes. Des communautés prairiales, milieu semi-naturel encore peu étudiées dans ce contexte, ont été échantillonnés dans 97 fenêtres paysagère de 1 km² le long du gradient urbain-rural de 3 agglomérations du nord-ouest de la France. Les espèces ont été caractérisées par dix-huit traits fonctionnels, extraits des bases de données. Des analyses RLQ ont été réalisées sur l'ensemble du jeu de données ainsi que sur 4 sous-tableaux, distingués selon la fréquence des espèces ou leur abondance locale. Les espèces rares et fréquentes à l'échelle régionale et les espèces localement peu abondantes présentaient des profils de réponse aux traits assez semblables à ceux de l'ensemble de la communauté, tandis que les espèces localement abondantes différaient dans leur réponse au gradient urbain et rural. Ces résultats montrent que les paysages urbains influencent les caractéristiques fonctionnelles de la végétation de ces milieux semi-naturels. Il apparait de plus que ces processus sont peu sensibles au degré de fréquence des espèces, mais peuvent varier au contraire en fonction de leur abondance locale. Comprendre l'influence exercée par les milieux urbains sur les communautés végétales peut aider à évaluer le fonctionnement des habitats dans différentes parties du gradient urbain-rural.