Suite à la construction d'une ligne électrique dans la vallée de la Haute-Durance, un projet de recherche est mis en place pour analyser la restauration écologique des pelouses montagnardes impactées par les travaux de terrassement. L'évaluation des mesures de restauration demande l'identification d'une communauté de référence qui sert de cible à atteindre. Or, dans ces systèmes prairiaux montagnards, les communautés végétales changent à des échelles fines en raison des différents microclimats et des conditions pédologiques. Afin d'identifier la communauté de référence, nous posons les questions suivantes : (1) Quels facteurs abiotiques ont le plus d'influence sur la composition spécifique des pelouses non-perturbées ? (2) Quelle est la répartition spatiale de la combinaison des facteurs caractérisant les sites à restaurer et correspondant à l'état de référence ?
Nous avons réalisé des relevés floristiques sur 19 sites dans les pelouses non-impactées entre 1000 et 1400 mètres d'altitude, à proximité des travaux. L'exposition, l'inclinaison, le pH, l'humidité, la teneur en carbonates et en éléments nutritifs du sol (NPK) ont été mesurés dans le but de relier les compositions spécifiques aux conditions pédoclimatiques.
La composition spécifique des communautés végétales dépend notamment du pH et de la charge thermique calculée à partir de la latitude, la pente et l'exposition. Même si l'altitude varie seulement de 400 mètres, elle est aussi explicative de la composition spécifique. Le groupement de relevés par ces trois facteurs ne correspond pas aux zones géographiques permettant la recherche de pelouses sources éloignées des sites à restaurer. L'analyse chimique du sol complétera les résultats.