Depuis moins de quatre décennies les hautes plaines steppiques algériennes ont subi une transformation alarmante et leurs richesses biologiques sont confrontées à divers contraintes liées aux activités humaines intenses et aux péjorations climatiques. La synergie de ces actions a entrainé une dégradation souvent irréversible des formations steppiques du sud oranais.
C'est dans le but de cerner la dynamique taxonomique et évaluer la phytomasse aérienne que ce travail a été réalisé. L'utilisation du SIG nous a permis de dégager trois sites différents sur le plan physionomique [i- site à alfa bien-venant (BV), ii- site à alfa moyennement dégradé (MD), iii- site à alfa dégradé (AD)].
Pour quantifier les modifications de ces ressources naturelles nous avons divisé le travail en deux volets :
1- Inventaire des espèces végétales,
2- Evaluation de la biomasse des principales espèces.
L'analyse des résultats montre une perte de la biodiversité floristique et un remaniement taxonomique. On assiste à une mutation environnementale des steppes Sud Oranaise en faveur des espèces toxiquesà base de Peganum harmala et/ou d'espèces épineuses. Les mesures de la biomasse indiquent une régression importante. Cette dernière est passée de 1405 kg. Ms/ha pour Stipa dans B.V à 271 Kg. Ms/ha dans A.D et la biomasse de la strate herbacée passe de 627 à 62 Kg Ms/ha. Les mêmes observations ont été dégagées pour Artemisia et Lygeum dans lesquels les biomasses sont passées de 4338 à 805 kg Ms/ha et de 471 à 87 Kg Ms/ha respectivement.