Les trentes dernières années ont vu fleurir ça et là, puis de manière plus soutenue depuis moins de dix ans, des preuves diverses de présences isolées d'arbres ayant survécu en Scandinavie pendant des moments glaciaires du Pléistocène supérieur jusqu'à l'extrême fin du Pléniglaciaire. La présente étude rapporte - attestés par des macrorestes végétaux et des empreintes foliaires archivés resectivement dans des sédiments lacustres ou des travertins - des découvertes semblables dans les Alpes sud-occidentales franco-italiennes.
De tels refuges de haute montagne sont rendus possible grâce à l'existence de montagnes dénudées de glaces (nunatak), bien exposées au soleil, et dans certains cas de sources géothermales. Ces refuges ne sont pas homogènes en composition floristique, mais contiennent des espèces qui ont dû participer à la reconquête forestière de haute montagne. La génétique des populations conforte pour partie cette hypothèse avec des haplotypes spécifiques au Alpes méridionales.
Chose intéressante, des feux ont pu avoir lieu dans ces refuges, à très faible fréquence (semblable aux régimes observés à la zone de transition forêt-toundra actuelle). Le régime des feux interagit avec le climat et la diversité floristique des communautés d'arbres suggérant des relations fonctionnelles entre climat, diversité et perturbations.
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